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The only way

to get rid

of a temptation is

to yield do it.

Resist it, and your soul

grows sick

width longing for

the things

it has forbidden

to itself, with desire

for what its monstrous

laws have made

monstrous

and unlawful

Oscar Wilde

Le seul moyen

de se délivrer

d'un tentation,

c'est d'y céder.

Résistez

et votre âme

se rend malade

à force

de languir

ce qu'elle s'interdit

Oscar Wilde

Des arbres fous d’oiseaux - Jeanne Kosnick-Kloss Des arbres fous d’oiseaux - Jeanne Kosnick-Kloss

28.03.2024

Des arbres fous d’oiseaux

Jeanne Kosnick-Kloss

(Sans titre) L'Ibis rouge

1926
Aquarelle, encre et fusain sur papier
Monogrammé et daté en bas à droite
61 × 46,5 cm

Prix conseillé

6000 euros

Prix Love&Collect

3800 euros

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Des arbres fous d’oiseaux

Jeanne Kosnick-Kloss (1892-1966)

28.03.2024

Jeanne Kosnick-Kloss

(Sans titre) L'Ibis rouge

1926
Aquarelle, encre et fusain sur papier
Monogrammé et daté en bas à droite
61 × 46,5 cm

Prix conseillé

6000 euros

Prix Love&Collect

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Des arbres fous d’oiseaux - Jeanne Kosnick-Kloss
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Des arbres fous d’oiseaux

Après une semaine consacrée aux feuilles, puis la dernière aux arbres, c’est le poète Paul Éluard qui nous a, à plus de soixante-dix ans de distance, glissé à l’oreille la nécessité de s’intéresser à présent aux oiseaux. Il s’agit en effet d’une façon particulièrement appropriée de saluer le Printemps ; c’est d’ailleurs le titre du poème d’où nous avons extrait le titre de cette nouvelle sélection :

Il y a sur la plage quelques flaques d’eau

Il y a dans les bois des arbres fous d’oiseaux

La neige fond dans la montagne

Les branches des pommiers brillent de tant de fleurs

Que le pâle soleil recule

Alors que nous avons consacré plusieurs de nos semaines thématiques aux bestiaires, que deux ont été dédiées aux seuls insectes, que les chats ont eu droit à la leur (et même les serpents !), les oiseaux n’avaient pas encore eu ce privilège. Voici l’oubli réparé.

Nous avons choisi de réunir des oiseaux colorés, bigarrés même parfois, et qui interagissent avec l’humain. Indomptable, affranchi, l’oiseau est en effet cet autre qui, dans le regard de l’homme, renvoie à sa propre nature ; parfois domestiqué ou entravé, il met en perspective notre propre civilité. 

Pourvoyeur de connaissances, l’oiseau est une créature incontournable des cosmogonies et mythologies des origines. Par sa capacité à voler, de nombreuses sociétés lui attribuent un lien avec le monde invisible ou divin, de même que son chant est perçu souvent comme l’origine des langues ou des musiques primitives. Les mises en scène et en image de l’oiseau sont des projections humaines, où se lit parfois la volonté de célébrer le génie des hommes, quitte à dénaturer l’animal. L’architecture de nombreuses volières d’Ancien Régime, comme la mécanique des serinettes au XVIIIe siècle (petits orgues de barbarie destinés à apprendre aux oiseaux les airs à la mode), sont bien des inventions pensées pour le plaisir des hommes et la démonstration de sa puissance, assumant pleinement la captivité et la contrainte affligées à l’animal. 

Pourtant, humain et oiseau sont liés dans l’histoire de l’art depuis l’origine. L’une des scènes les plus énigmatiques, sans doute, se trouve d’ailleurs dans l’art pariétal, au Puits de Lascaux. Un bison, perdant ses entrailles, semble charger un homme en érection qui tombe à la renverse. Mais l’homme a les traits d’un oiseau ; on ne peut guère s’y tromper puisqu’en dessous de son corps figure une tige sur laquelle est perché un oiseau dont la tête est rigoureusement identique à la sienne. Cette scène stupéfiante est d’autant plus exceptionnelle que les représentations d’oiseaux sont, dans les grottes ornées du Paléolithique, relativement rares. Elle a donné lieu à plusieurs interprétations et a joué un rôle non négligeable dans les polémiques qui ont opposé les spécialistes de la préhistoire autour de l’estimation de la valeur et de la visée des dessins tracés par nos grands ancêtres.

Certains proposent de cette scène une lecture littérale : cet étrange face-à-face ne serait qu’un accident de chasse, mais que viennent faire les traits aviaires prêtés à l’homme ? Le spécialiste Jean Clottes, dans Pourquoi l’art préhistorique ?, lie pour sa part son interprétation à la nature même du lieu où elle se trouve, caractérisé par une très forte concentration en gaz carbonique susceptible de provoquer des malaises. Il en déduit que l’oiseau, si on admet que les conditions atmosphériques n’ont pas changé au fond de ce puits, évoquerait l’envol de l’âme et que sa répétition renforcerait le message. Puis il suggère d’aller plus loin, d’envisager que le thème de la mort ne soit pas à prendre au premier mais au second degré et qu’il se réfère à la transe et au voyage chamanique

Iconique, séminale, cette scène nous plonge dans la bouillie primitive de l’art, à tous points de vue. Elle ne pouvait que fasciner le philosophe Georges Bataille, qui y revient à de multiples reprises dans ses dernières années :

Dans un ouvrage écrit, il y a six ans, sur la caverne de Lascaux, je m’étais interdit d’expliquer personnellement cette scène surprenante. Je me bornai à rapporter l’interprétation d’un anthropologue allemand, qui la rapprochait d’un sacrifice yakoute et voyait dans l’attitude de l’homme l’extase d’un chaman, qu’un masque, apparemment, déguise en oiseau. Le chaman – le sorcier – de l’âge paléolithique n’aurait pas différé beaucoup d’un chaman, d’un sorcier sibérien des temps modernes. À vrai dire, l’interprétation ne possède qu’un mérite : elle souligne l’étrangeté de la scène.

Après deux ans d’hésitation, il me parut possible cependant d’avancer, faute d’hypothèse précise, un principe. J’affirmai dans un nouvel ouvrage, me basant sur le fait que l’expiation consécutive au meurtre est de règle chez les peuples dont la vie ressemble en quelque mesure à celle des peintres des cavernes : le sujet de cette célèbre peinture (qui suscita des explications contradictoires, nombreuses et fragiles) serait le meurtre et l’expiation. Le chaman expierait, en mourant, le meurtre du bison…Tout au moins cette manière de voir a-t-elle le mérite de substituer à l’interprétation magique (utilitaire), évidemment pauvre, des images des cavernes, une interprétation religieuse, plus en accord avec un caractère de jeu suprême…

Sous la forme d’une peinture exceptionnelle, l’Homme de Lascaux sut ensevelir au plus profond cette énigme qu’il nous propose...celle d’un homme au visage d’oiseau, qu’affirme un sexe droit, mais qui s’effondre. Cet homme est allongé devant un bison blessé. Celui-ci va mourir, mais faisant face à l’homme, il perd affreusement ses entrailles…Plus loin, vers la gauche, un rhinocéros s’éloigne mais il n’est pas sûrement lié à la scène où le bison et l’homme-oiseau nous apparaissent unis dans l’approche de la mort. Que dire ici, de cette évocation frappante, depuis des millénaires ensevelie dans cette profondeur perdue – pour ainsi dire inaccessible ?

Cette scène a également hanté les dernières années de la peinture de Gérard Gasiorowski, qui est à l’honneur sur les cimaises de notre espace du 15 rue des Beaux-Arts pour une semaine encore. Ce n’est peut-être pas un hasard…

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